Comment naissent les histoires ?

Rédigé par Karl La Veuve - - Aucun commentaire

Il est bien des sources possibles aux histoires.

Je l'explique dans mon avant-propos.

Je n'en suis pas à mon coup d'essai. Mon disque dur, mes tiroirs sont pleins de manuscrits avortés, de chemises classant des romans morts-nés. Ma vie littéraire est remplie d'essais (au sens propre).

Et puis, un jour, j'ai lâché l'ambition. J'ai commencé petit.

Un soir, au fond du trou, je devais évacuer la frustration. Je commençai à esquisser un plan cul désespérément conventionnel.

Un hôtel propre, luxueux. Une femme d'un certain âge. Mon alter ego. Et des trucs assez excitants.

C'était pas mal. Ça me filait la gaule. Pas parce que je ressemblai au personnage principal, c'est un fait. C'est parce que j'arrivais à suggérer des émotions comme le désir, l'excitation, etc. Voire, les susciter.

J'avoue, je me suis emporté. Au petit matin, je changeai de calbute par nécessité.

Faut dire, il y avait juste assez de ressemblance entre lui et moi pour que je m'identifie grave à ce qu'il lui faisait. Et à son renvoi d'ascenseur.

Mais après une poignée d'heure, je m'éveillai, plein de questions.

C'est bien joli, mon lapin. Mais ton histoire, elle tient pas la route.

Comment veux-tu qu'une femme, même de cet âge, même un peu abîmée par tes semblables, finisse par se laisser doigter. Comment t'expliques ça, hein ?

C'était un défi. Et le mal était fait. D'accord, lui avait un peu ma tronche, mais elle avait aussi un début d'existence. À mi-chemin entre Deneuve et Adam (leur version actuelle, pas le fantasme de jeunesse), je réalisai avec une certaine satisfaction que j'avais des goûts de mon âge.

Traduction : à 15 ans, je fantasmai sur des femmes de 5 à 15 ans plus âgées que moi. Je n'ai pas changé.

Mais je m'égare.

Comment un mec échoué après le prestige peut-il se retrouver à avoir ce genre de commerce avec une femme qui, manifestement, n'en a pas besoin ?

Et voilà comment, en quelques semaines, je tirai des fils vers le haut, le bas, à droite et à gauche.

La mécanique était implacable.

Il fallait déterminer jusqu'à quel point Six me ressemblait ? Verdict : pas tant que ça.

Il fallait donner une vie à ces personnes. Spoiler, elles n'étaient pas seules.

Et cela enfla, gonfla, se dilata. Par l'enfer. Les personnages acquirent du relief, de la profondeur, de la complexité.

Bientôt, leurs galipettes devinrent accessoires.

Et ils furent bientôt rejoints par une série d'autres. Reliés, parfois antagonistes, souvent intéressants (sinon ils n'auraient pas émergé), parfois inexplicablement uniques.

Elle, avait nécessairement des enfants. Combien d'ailleurs ?

Lui, avait forcément des potes un peu particuliers, avec un tel passé, non ?

Et puis d'autres questions vinrent, après. Justement, sur l'après. Ils ont fait la brouette chinoise, la toupie libanaise et la chenille. Ok. Et après ? Ils se jettent ? Ils s'ignorent ? Ils tentent ? D'ailleurs, est-ce que c'était juste un plan cul ? C'est pas clair…

Voilà comment peuvent naître les histoires : sur un malentendu de dilettante. Ou pas.

Classé dans : Humeurs - Mots clés : aucun
Je suis l'auteur. Je ne suis pas mes personnages. J'écris de la fiction. Ce site web est mon lien avec vous.

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