Avertissements

Je m'adresse à toi, lecteur. Avant de me lire, je t'avertis.

J'écris pour adultes

Je n'écris pas pour les enfants. Mes textes contiennent des scènes explicites. Certaines sont à caractère érotico-pornographique. Beaucoup sont violentes.

Je ne conviens pas à un public jeune, et je te laisse déterminer ce qu'est un « public jeune ». Personnellement, si j'ai un gamin, ça m'ennuierait qu'il me lise avant 18 ans. Le problème, ce n'est pas l'aspect sexuel de l'histoire ; c'est la violence physique et psychologique que je décris. Comme disent les rosbifs : c'est graphique.

Je parle du syndrome post-traumatique (PTSD), je l'illustre, et même mes métaphores peuvent choquez. Il y a bien des passages de ma prose que je considère comme durs. J'ai le cuir épais. Et vous ?

J'écris violemment. C'est mon premier avertissement.

J'écris de la fiction

C'est du roman ; si vous vous y retrouvez, c'est soit que j'ai bien fait le taf et que tu t'identifies, soit qu'il faut aller te faire soigner. J'ai inventé la plupart du truc.

Évidemment, il y a des détails qui sont vrais : certains lieux, par exemple. Il y a aussi des objets familiers, des évocations, des rappels, qui te feront peut-être – étrangement – t'identifier à tel ou tel personnage, et reconnaître ceci, ou cela.

Pour le reste, c'est inventé. Ou pas.

J'ai mis ou créé ce qui collait avec les personnages que je voulais camper. On s'amuse comme on peut.

Rien n'est vrai. C'est mon deuxième avertissement.

Ce que j'écris m'appartient

J'espère que tu es subtil, car cette partie l'est.

Je revendique des droits en tant que personne, et en tant qu'auteur.

  1. Le premier est le pseudonymat. Celui-là concerne la personne. 

Je publie sous pseudo. Je ne suis pas plus l'auteur que le narrateur. L'auteur, c'est Karl La Veuve. Le Narrateur, c'est Don Six, ou un autre personnage. Moi, je suis M. ou Mme X. Fais la différence.

Je ne cherche pas spécialement à me cacher, je ne suis pas du genre à me défausser. Par contre, si tu crois me reconnaître dans ces pages, j'aime autant t'avertir que je ne sortirai pas de mon pseudonymat sans de très bonnes raisons.

  1. Le second de mes droits est celui de ne pas t'écouter. Celui-ci regarde l'auteur. 

Ce que j'écris ne peut pas plaire à tout le monde. Je serais même surpris de trouver un « public ». Je ne sais déjà même pas à quel genre j'ai sacrifié. Il est de ton droit de ne pas aimer l'histoire, ma façon de la raconter, et l'écriture que j'ai choisie. Ou au contraire, tu adoreras peut-être tout ça ensemble.

Je ne suis pas du tout imperméable aux critiques. Mais je me réserve le droit d'être qui je suis, et d'écrire avec ça. Ce qui veut dire que certaines choses ne changeront pas.

Je sais que certains auteurs entretiennent des relations privilégiées avec leur lectorat. Mais je ne pense pas être de ceux-là. Je ne dis pas que je ne le ferai pas, mais n'attends pas ça de moi. Cela t'évitera la déception.

Prends ce que j'écris pour ce que c'est. L'auteur en est accessoire.

Ce que j'écris est à moi. C'est mon troisième avertissement.

Ce que j'écris est un peu à toi

  1. En tant que lecteur, tu as le droit de le lire. Peut-être que tu voudras savoir comment l'histoire finit ? Je te la livre, fais-en ce que bon te semble. 

  2. En tant que lecteur, tu as le droit de ne pas lire. Mes avertissements de départ, sur le contenu, sont les seuls que je te devais. Si tu stoppes là, c'est que tu es plus sage que moi, car moi, je n'ai pas su m'arrêter. Crois bien que je te respecte pour cela. 

  3. En tant que lecteur, tu as le droit de critiquer, positivement ou négativement. Si tu souhaites que ça ait un impact ou une réponse, je te recommande d'être constructif. J'ai grandi avec les critiques, je connais leur valeur. Mais n'attends pas de débat de ma part. En tant qu'auteur, moi, j'ai le droit de me taire. Je répondrai, peut-être, ou pas. Mais sois bien conscient que j'attends de toi que tu aies appliqué le premier droit, avant d'exercer le troisième. 

Tu as droit de parler, j'ai celui de me taire. C'est mon quatrième avertissement.

C'est écrit

Certaines personnes m'ont dit que j'écrivais bien, à propos d'autres productions. Ce que vous lisez ici est l'aboutissement d'un long processus, où j'ai jonglé avec une vieille culture littéraire, porté par des histoires.

Je suis tout à fait conscient que certains passages, certains mots, sont peu communs. Et à certains endroits, peut-être auras-tu besoin d'un dictionnaire.

J'en suis désolé. Peut-être suivras-tu mes évocations jusqu'au bout. Et c'est tant mieux. Ou peut-être, et ne te le reproche pas.

Les idées, je l'ai dit, sont parfois difficiles. On ne traduit pas le difficile en facile. Ça n'existe pas. C'est le propre d'un « artiste » de t'inviter à entrevoir le monde ; ses attributions prévoient également qu'il en choisisse les moyens. Les miens sont rudes.

Nous sommes égaux devant la Culture. Nous ne sommes toutefois pas identiques. Je le sais mieux que personne. C'est mon cinquième avertissement.

Je vais continuer à écrire…

… et à publier.

J'écris vite, par saccades. Et puis je laisse reposer. Et je corrige. Et je relis. Et une fois content, je publie.

N'attends pas un rythme. N'espère par un planning.

Je suis comme certains des mes personnages. Je ne demande rien. Je ne promets rien.

Je ne te dois rien. C'est mon sixième avertissement.

C'est publié

Ce dernier avertissement ne s'adresse pas au lecteur, mais à l'autre qui lit en même temps que lui, peut-être. Car tu es peut-être autre chose qu'un lecteur.

Tu as le droit de vivre si tu es un commercial. Mais dans ce cas, lis attentivement cette partie. Je vais te faire gagner du temps, et donc de l'argent.

Si tu veux me proposer des formations, ou un service payant quelconque, passe ton chemin. J'ai auto-édité ces textes parce que je voulais qu'ils sortent. C'est fait. Ils m'ont coûté de l'énergie, du temps, ils ne me coûteront pas plus d'argent.

La formation pour me faire mieux réussir ceci ou cela, ta méthode magique pour trouver un éditeur, ton service imbattable pour publier à compte d'auteur, tu te la carre dans le cul, et tu me fous la paix. Je ne suis pas intéressé.

La seule offre qui pourrait m'intéresser serait une offre sérieuse, avec un à-valoir à la clé, et une répartition des droits qui me convient. Je te renvoie aux paragraphes précédents. Idem pour une adaptation, quelle qu'elle soit.

Si tu as des ambitions à ma place, et que tu penses vraiment que ce texte mérite autre chose qu'une auto-édition médiocre, je te laisse me contacter. Sache toutefois que sur certaines choses, la négociation sera très difficile. Je ne suis pas obsédé par l'argent, mais je connais la valeur des choses, je sais ce qu'est une opération commerciale, et surtout je sais ce que ces textes m'ont coûté.

Il y a de très bons éditeurs ; il y a aussi une quantité astronomique de margoulins dans ton milieu, ça aussi, je le sais.

Ami démarcheur, réfléchis bien avant de passer outre ce septième avertissement.